Il est pertinent d’installer des sous comptages notamment pour :
• Identifier les consommations énergétiques liés au postes de chauffage, de refroidissement et de process de froid (logistique, froid commercial), qui constituent de gros postes de consommations énergétiques, et qui permettront notamment de disposer d’ajustement en fonction des variations climatiques adaptés (Voir DC10) ;
• Etre en mesure de différencier les consommations énergétiques entre les bâtiments ou parties de bâtiments hébergeant des activités tertiaires assujettis, et les autres bâtiments ou parties de bâtiments non assujettis (Voir A6 – Cf. Article 3 de l’arrêté du 10 avril 2020) ;
• Suivre les consommations énergétiques de bâtiments aux « performances énergétiques différenciées » présents sur un même site ou une même unité foncière (Voir Annexe AN6) ;
• Suivre les consommations énergétiques liées au process (Composante USE) et les mettre en regard du volume d’activité (éléments.
• Mettre en place un système de management de l’énergie ISO 50001
Le plan de mesure énergétique (ou plan de comptage)
Il doit être adapté à la taille et à la complexité de l’établissement. Dans le cadre d’un Système de Management de l’Énergie (SME), le plan de mesurage selon la norme FDX 30-147 s’intègre dans la structure de la norme ISO 50001.
Il existe 6 étapes clé pour mettre en œuvre un plan de mesurage :
• Etape 1 : Définir le contexte, les objectifs et les contraintes (Motivations, enjeux et objectifs – Contexte organisationnel)
• Etape 2 : Evaluer la situation initiale (Inventaire fonctionnel – Inventaire technique)
• Etape 3 : Définir le plan d’action d’amélioration du système de mesurage (Actions à entreprendre)
• Etape 4 : Mettre en place le plan de mesurage (Réalisation des actions à entreprendre)
• Etape 5 : Exploiter les mesures (Réalisation des mesures – Exploitation et pilotage du système de mesurage – Publication ou affichage des mesures)
• Etape 6 : Maintenir le système de mesurage (Détection des dysfonctionnement – Continuité des mesures – Intégrité et précision des mesures)
Cf. Guide « Modèle de plan de mesurage de l’énergie intégrable dans une démarche de management de l’énergie » – ADEME – Direction régionale Normandie
Pour la mise en place de sous-comptages il convient d’identifier les postes de consommations qui seront suivis (Etape 2) et de s’appuyer sur certains principes méthodologiques présentés ci-après.
Les principes méthodologiques
• Les sous-comptages sur les installations électriques
La mise en place de sous-comptages sur les installations électriques est relativement aisée dès lors que le tableau général électrique des installations tertiaires voire industrielle a fait l’objet d’une attention particulière au niveau de son « architecture ». Le coût de la fourniture est d’une centaine d’euros pour les équipements de comptage les plus simples et de quelques centaines d’euros pour ceux disposant de sorties communicantes et d’une certification MID.
Une architecture ordonnée des installations électriques permet de faciliter l’installation des sous comptages sur les départs des installations électriques dont il a été décidé de suivre les consommations énergétiques. Un tableau général électrique bien organisé permet également de faciliter les interventions et identifier la source des dysfonctionnements sur les installations électriques.
Les équipements dont il est pertinent de suivre les consommations sont notamment :
• Equipements de chauffage : poste de consommation important et articulation avec les modalités d’ajustement des consommations en fonction des variations climatiques ;
• Equipements de refroidissement des locaux (climatisation, brassage, rafraichissement) – Centrale de traitement de l’air : poste de consommation important et articulation avec les modalités d’ajustement des consommations en fonction des variations climatiques ;
• Process (usages spécifiques) de la catégorie d’activités concernée : suivi de l’activité et identification de dysfonctionnements éventuels (consommation hors période d’activité) ;
• Eclairage : identification de dysfonctionnement éventuels (consommation hors période d’activité) ;
• Eau chaude sanitaire : selon l’importance dans l’activité concernée ;
• Ventilation : selon l’importance dans l’activité concernée (exemple : extraction dans l’activité restauration).
Outre, le suivi de ces postes de consommations énergétique, un tableau général électrique bien organisé facilite également la mise en œuvre des systèmes d’automatisation et de contrôle des bâtiments (Voir AF3).
• Les sous-comptages sur les installations gaz ou réseau de chaleur
La mise en place de sous comptage sur des installations de gaz ou de réseaux urbain d’énergie thermique en aval d’un compteur du gestionnaire du réseau de distribution qui dessert plusieurs bâtiments permet notamment d’identifier les consommations énergétiques gaz de chacun des bâtiments desservis notamment lorsqu’ils présentent un profil de fonctionnement différencié (Voir AN6).
Les équipements alimentés par une installation gaz sont notamment :
• Les équipements de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire ;
• Les équipements de process (usages spécifiques) de catégories d’activités concernées par des usages de cuisson.
Dans le cas des équipements qui assurent la production de chauffage et d’eau chaude sanitaire (avec un sous comptage en amont de la chaudière ou des échangeurs primaires), la problématique est différente. Pour bénéficier d’un ajustement des consommations de chauffage en fonction des variations climatiques adapté, il conviendra de différencier la consommation énergétique liée au chauffage de celle liée à la production d’eau chaude sanitaire.
Il conviendra alors de s’appuyer sur un compteur volumétrique (sortie ECS), de sondes de températures (sur l’aller et le retour) et d’un intégrateur totalisateur d’énergie pour répartir les consommations énergétiques entre le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire. Le principe est également le même pour les autres chaudières (fioul ou bois).