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La neutralité carbone : est-il raisonnable d’y croire ?

Dans un contexte de dérive climatique qu’il devient urgent de freiner, la loi européenne sur le climat impose la neutralité carbone au sein de l’Union Européenne d’ici 2050. Objectif utopique ou réaliste ? Citron® a décrypté pour vous cette notion de neutralité carbone !

1. La neutralité carbone, une nécessité 

On le sait, le changement climatique a de graves conséquences, que l’on a déjà pu observer dans le monde entier (augmentation du niveau de la mer, sécheresses, glissements de terrain, répercussion dans de nombreux domaines comme l’agriculture, etc.). 

Face à cet impératif, l’Union Européenne a adopté une politique ambitieuse. 

Dans la continuité de la Conférence de Copenhague de 2009 qui avait conduit les pays signataires à s’engager à limiter le réchauffement climatique à 2 degrés par rapport à la période préindustrielle (1850), mais sans définir aucun moyen contraignant de parvenir à un tel objectif, le Conseil de l’Union Européenne et le Parlement Européen sont parvenus le 22 avril 2021 à un accord sur la loi européenne sur le climat. Cette loi permet de fixer l’objectif de la neutralité carbone* de l’Union Européenne en 2050, ainsi que celui des émissions négatives suite à 2050. Elle inclut également une réduction d’au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990.

*La neutralité carbone signifie, selon les termes du Parlement Européen, un équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre anthropiques et les absorptions de carbone anthropiques.

Lors de la COP21 qui a eu lieu à Paris en 2015, il a été décidé de limiter le réchauffement de la planète si possible à 1,5 degré (ce seuil a été décidé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)). Pour cela, 195 pays, dont tous les pays membre de l’UE, se sont engagés à atteindre la neutralité carbone au cours de la deuxième moitié du 21ème siècle au niveau mondial, en signant l’Accord de Paris. Cet accord énonce que « les Parties cherchent à parvenir au plafonnement mondial des émissions de gaz à effet de serre dans les meilleurs délais et à opérer des réductions rapidement par la suite de façon à parvenir à un équilibre entre les émissions et les absorptions au cours de la deuxième moitié du siècle »

C’est en effet ce que l’on appelle le « zéro émission net » : diminuer les émissions de gaz à effet de serre pour qu’elles soient progressivement compensées par les puits de carbone.

2. Quelles solutions ?

Les puits de carbone

Un puits de carbone est un réservoir qui stocke, par un mécanisme naturel ou artificiel, le carbone atmosphérique. Les principaux puits de carbone sont les océans, mais aussi certains milieux continentaux comme les forêts en formation, tourbières, etc. Par conséquent, ils absorbent plus de CO2 qu’ils n’en rejettent. Depuis quelques années, plusieurs chercheurs se penchent sur le développement des puits de carbone, grâce à des processus de capture et de séquestration. Deux pistes sont aujourd’hui privilégiées : 

  • l’amélioration des mécanismes naturels, à travers la géoingénierie (technique encore incertaine et peu avancée)
  • La capture artificielle du carbone et son piégeage dans des formations géologiques profondes (dômes de sel, anciens puits de pétrole, océans).

Dans un deuxième temps, il faut également se concentrer sur la réduction des émissions de carbone. Concernant cette option, plusieurs solutions s’offrent en effet aux entreprises.

Le SEQE-UE

Tout d’abord, le SEQE-UE, ou système d’échange de quotas d’émission de l’UE, a été mis en place : il repose sur un principe de plafonnement et d’échange des droits d’émission. Un seuil à ne pas dépasser est fixé pour limiter le niveau global de certains gaz à effet de serre. Tous les acteurs concernés (pays, entreprises, usines…) peuvent acheter ou recevoir des quotas d’émissions, qu’ils peuvent échanger avec d’autres, en fonction des besoins. Ces installations doivent rendre à chaque fin d’année un certain nombre de quotas, afin de couvrir intégralement leurs émissions. Dans le cas contraire, de fortes amendes sont appliquées. Ce marché garantit une régulation du niveau d’émissions au sein de l’Union Européenne.

Le bâtiment, un enjeu clé de la neutralité carbone 

Le bâtiment constitue le deuxième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre en France, derrière le transport. Par conséquent, la mise en place de dispositifs visant à les diminuer dans ce domaine paraît essentiel dans l’atteinte de l’objectif de neutralité carbone de la France en 2050.

En effet, selon l’ADEME, 26% des émissions de gaz à effet de serre en 2016 correspondent à la consommation d’énergie des bâtiments, et 50% de l’énergie consommée par le secteur tertiaire est d’origine fossile.

Pour diminuer ces consommations, diverses solutions sont possibles, plus ou moins coûteuses, à différents niveaux : nous reprenons ci-dessous la démarche négawatt.

 La sensibilisation et et l’adaptation des comportements humains (Réduction des équipements en veille, optimisation des agencements des bureaux etc)

 La mise en place d’actions de performance énergétique (Isolation des bâtiments, pilotage des équipements, etc.)

La compensation via les énergies renouvelables est également envisageable. Le fait de consommer ou même d’auto-produire votre propre énergie renouvelable vous permet non seulement d’améliorer votre empreinte carbone, mais également de :

  • mieux maîtriser vos coûts énergétiques
  • Disposer d’aides de l’Etat
  • Savoir d’où vient l’énergie consommée.

Pour en savoir plus sur les actions de performance énergétique, contactez un ingénieur spécialisé !

Prendre un rendez-vous

D’autres pistes sont également à exploiter, notamment la récupération et la valorisation de l’énergie fatale, contenue par exemple dans les déchets ménagers ou industriels. tout cela laisse beaucoup de questions en suspens : allons-y par étapes !

L’Union Européenne semble vouloir ouvrir la voie vers une neutralité carbone globale, et chez Citron®, nous sommes fiers de participer à notre échelle à ce mouvement vertueux !

On en parle bientôt !

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