Cette question m’a été posée par Olivier ZANETTA à l’occasion des 27ème Rencontres Annuelles de la Transition Énergétique organisées par la FEDENE. Le sujet de la Sobriété me passionne. Vous trouverez les éléments de réponses que j’ai modestement essayé d’apporter à cette salle remplie d’experts du sujet !
Sobriété vous dites ? 🤔
D’abord, il faut différencier Sobriété de l’Efficacité énergétique. Là où l’efficacité énergétique est une adaptation de la consommation au besoin, la sobriété est une adaptation du besoin à une consommation ciblée.
Cette consommation que nous devons nécessairement diminuer pour de multiples raisons qu’il est toujours bon de rappeler :
- protection de l’environnement
- souveraineté énergétique
- diminutions de coûts
- réponses aux nouvelles contraintes réglementaires
L’efficacité énergétique est donc une responsabilité de la machine et donc des personnes qui la conçoivent et l’exploitent. La sobriété est une responsabilité de son utilisateur final. L’approche en terme de performance n’est dont pas du tout la même.
Un sujet de demande donc. Mais pas uniquement quand il s’agit d’un réseau de chaleur ! 💡
Avant de se poser de questions sur la demande, il faut tout de même se poser des questions sur l’offre.
Un réseau de chaleur est un réseau fermé, ce qui le rend particulièrement sensible à l’évolution de la consommation locale. Or il a besoin d’un volume minimum de consommation pour payer son entretien, se rentabiliser ! Pour permettre une diminution des consommations, ne faut-il donc pas prévoir une densification des réseaux existants pour coller avec leurs dimensionnements initiaux ? Il est probable que la Sobriété soit également un sujet de production mais concentrons nous sur ce qui se passe derrière l’échangeur.
Le principal défi des réseaux de chaleur 🌡️
Un réseau de chaleur est par nature un outil puissamment efficace. Plus que la plupart des autres systèmes de chauffage. Les professionnels du secteurs savent en faire un système décarboné capable d’atteindre des niveaux de performance très ambitieux.
Le grand défi de la Chaleur devient donc la sobriété ! La sobriété énergétique revient finalement à baisser le confort thermique, que l’on parle de chaud ou de froid, quand l’utilisateur n’en perçoit pas toujours directement certains bénéfices comme une diminution proportionnelle de sa facture.
La question revient donc à se demander ici à quel niveau de température nous sommes sobres selon les profils d’utilisation, et à quel niveau de température nous ne le sommes pas.
Nous allons donc nous confronter à un problème majeur ! Le ressenti de l’occupant ! Le niveau de la température de confort !
Il faut donc objectiver cette notion de confort occupant. Pour cela, un dialogue doit avoir lieu entre l’utilisateur, le client et son exploitant pour fixer des seuils (autour de 19° l’hiver et de 26 degrés l’été si on suit les recommandations des Plans de Sobriété énergétique du gouvernement). Il faut ensuite déployer des sondes de température dans le bâtiment de manière à ce que les relevés soient représentatifs des conditions réelles de confort.
Capture d’écran d’un Tableau de Bord Citron® de suivi du Confort Thermique
Croisée avec les données de consommations du bâtiment, ces données de température vont permettre d’ajuster au plus près la puissance appelée à l’organe de production et permettre des économies d’énergie.
Capture d’écran d’un Tableau de Bord Citron® de suivi de la Consommation Énergétique
Utopique ? Pas vraiment ! 📉
C’est la qu’intervient un Système de Management de l’Énergie comme Citron® ! En plus de donner de la visibilité sur ces données à travers des tableaux de bord présentant des indicateurs comme le temps passé dans la zone de confort choisie et les consommations associées, le système va permettre de créer des demandes d’intervention ou des demandes de devis adaptées à des situations prédéfinies par l’exploitant.
Capture d’écran d’une demande d’intervention Citron®
Le système va donc permettre à l’exploitant une meilleure gestion du site, du confort de ses occupants mais également optimiser à la fois le suivi d’exploitation et la proposition d’offres complémentaires pour répondre aux besoins de son client !
Nous parlons ici de réseau de chaleur mais c’est bien évidemment également le cas pour un organe de production localisé dans un bâtiment (chaufferie, etc.).
Un grand merci à Pierre de Montlivault et Ghislain ESCHASSERIAUX pour leur invitation. C’est toujours une expérience stimulante et enrichissante que de parler d’un sujet technique devant des centaines d’experts (souvent plus experts que moi ! 😅).